Aujourd’hui je te parle du sujet hautement sensible de l’allaitement. Hautement sensible oui, car ce sujet déchaîne souvent les passions.
Autour de moi et sur le net, je vois beaucoup de femmes avoir un avis très tranché sur l’allaitement maternel. Et ce, souvent avant même d’avoir accouché. Certaines décident déjà à l’avance qu’elles n’allaiteront pas. D’autres, au contraire, ont un plan d’attaque et veulent absolument mettre toutes les chances de leur côté pour que leur allaitement fonctionne.
Je t’avoue que ces prises de décision m’intriguent un peu, car je n’ai jamais eu ce genre de pensées face à l’allaitement. Et c’est de cela que j’avais envie de te parler. D’une part de ma vision de l’allaitement maternel, ce que cela représente pour moi. Et d’autre part, partager avec toi mon expérience, et comment j’ai vécu cette expérience avec mes deux enfants.
Avant toutes choses, je souhaite préciser que je ne suis ni pro ni anti allaitement. Dans cet article, je vais partager avec toi les avantages et les inconvénients que j’ai vus dans cette méthode. Mais je suis d’avis que chacun fait bien ce qu’il veut, et que le plus important c’est de nourrir son bébé hein. Peu importe comment, du moment que tu ne le laisses pas mourir de faim!
Lorsque j’étais enceinte de Numéro 1, je ne me suis pas vraiment posé la question de si j’allais l’allaiter ou pas. J’étais d’ailleurs souvent étonnée car, après la date du terme et le sexe, c’est souvent la prochaine chose que les gens te demandent: « tu vas l’allaiter? » Et là t’as l’impression que les gens attendent une bonne réponse. Mais c’est quoi la « bonne » réponse?
Moi je ne me suis jamais posé la question pour la simple et bonne raison que l’allaitement maternel c’était la continuité naturelle de la grossesse et de la naissance. Pour moi c’est simplement quelque chose d’animal qui fait partie de notre « espèce » si je puis dire. Je suis un mammifère, j’ai donné naissance à un bébé qui se nourrit de lait, il se trouve que mon corps produit ce lait, donc je le nourris avec mon lait. Voilà. Point. Je n’ai jamais cherché plus loin que cela. Notre corps produit exactement ce dont notre bébé a besoin.
Je ne me suis jamais non plus mis la pression en pensant que cela pouvait ne pas fonctionner, que peut-être je ne pourrais pas nourrir mon enfant, etc. Mettre ce bébé au Monde était ma priorité, et pour le reste on aviserait plus tard.
Lorsque Numéro 1 est né, la sage-femme m’a demandé si je souhaitais le mettre au sein, et j’ai dit oui. Je l’ai laissé faire sa tétée de bienvenue, et voilà l’allaitement avait commencé. Je tiens à préciser que j’ai accouché par césarienne, pour mettre fin aux légendes urbaines qui disent qu’on ne peut pas allaiter après une césarienne. #foutaises
J’ai promis de te parler de mon expérience, alors je ne vais pas te mentir, les débuts n’ont pas été de tout repos. Comme beaucoup de nouvelles mamans, mon expérience de l’allaitement a débuté par d’horribles et douloureuses crevasses aux mamelons. Et ce, dès le 2ème jour. Et avec chacun de mes enfants. C’est assez fréquent car le bébé ne sait pas encore comment bien prendre le mamelon en bouche, et puis nous, ben on n’y connaît rien donc on le positionne mal… Et bam! Tu te retrouves avec les seins en sang, et franchement ça fait un mal de chien. Je comprends tout à fait que certaines femmes aient peur de ce moment et puissent baser leur décision de ne pas allaiter en fonction de cela, ou qu’elles arrêtent l’allaitement dès les premiers jours à cause de la douleur. C’est à ce moment-là qu’il est important d’avoir face à soi une sage-femme expérimentée qui saura nous montrer les bonnes techniques.
En ce qui me concerne, je venais de me faire charcuter le ventre, j’avais déjà mal partout, ce n’était pas cela qui allait m’arrêter. La sage-femme m’a donné des téterelles – embouts en plastique – pour faciliter la prise en bouche pour bébé. Et m’a sorti des coquillages en nacre de derrière les fagots. Les meufs, ce truc m’a sauvé la vie (et les seins)! Tu savais toi que de te mettre des coquillages sur les seins allait réparer tes mamelons – en plus de faire de toi une vahiné…?? Eh ben si! Bon je t’avoue que c’est un peu bizarre au début. Planqués dans ton soutif d’allaitement hyper glamour, tu ressembles un peu à Madonna dans sa période Jean-Paul Gaultier/seins pointus…mais en vachement moins bien hein. Mais ces trucs sont miraculeux. Ça ne colle pas à tes mamelons, donc tu n’arraches pas la peau dès que tu les enlèves, et vont permettre la cicatrisation en milieu humide. Ma-gi-que! Il va sans dire quec’était le premier truc que j’ai embarqué dans ma valise de maternité pour l’arrivée de Numéro 2.
Dès que mes seins ont commencé à cicatriser, je n’avais plus mal, et l’allaitement est devenu quelque chose de bien plus agréable. J’ai continué avec les téterelles, car cela fonctionnait mieux pour bébé (avec la montée de lait, j’avais les mamelons très gonflés, et cela facilitait la prise en bouche). Sur conseils de ma sage-femme, j’ai essayé à nouveau sans embouts au bout de 2 semaines, et cela a bien fonctionné. Donc bye bye les téterelles en plastique.
Au départ, durant les 2-3 premières semaines de vie, j’ai allaité bébé à la demande. C’est à dire dès qu’il montrait des signes de faim. Je le nourrissais toutes les 2-3 heures environ. Je pense que c’est nécessaire au début pour que notre production de lait se cale sur les besoins de bébé. C’est en tétant que bébé indique à notre corps de maman qu’il doit produire du lait en quantité suffisante.
Puis, au bout d’un mois, nous sommes passés à une tétée toutes les 3-4 heures. J’ai volontairement espacé les tétées après en avoir discuté avec le pédiatre. Je suis tout à fait d’accord avec son approche qui dit que les bébés sont comme nous, ils doivent passer pas les étapes de faim, nourrissage, digestion avant d’avoir à nouveau faim. Et puis, pour revenir au règne animal, chez les bébés c’est instinctif, si ils voient qu’ils n’ont pas à manger souvent, ils vont emmagasiner un peu plus afin de patienter jusqu’à la prochaine fournée. Comme nous quoi.
Tu l’auras compris, je ne suis pas tellement pour mettre bébé au sein dès qu’il chouine. D’une part, je pense que cela n’est pas nécessaire pour le bébé, et personnellement je ne suis pas à l’aise avec l’idée d’avoir un nain pendu au sein à longueur de journée. Après, évidemment, il y a des cas particuliers, où certains enfants doivent être nourris plus souvent. Mais ce n’est pas la majorité.
Dans cette même approche, je n’ai jamais fait de « tétée de réconfort » ou « tétée plaisir » – comme certains les appellent – avec mon bébé. A nouveau, je suis d’avis que l’allaitement maternel est un acte essentiellement nourricier. Lorsque l’un de nos enfants a besoin de réconfort, nous le prenons dans les bras, le berçons, bref tentons d’autres techniques. Mais pour moi nourrir (que dans ce cas de figure j’assimile à du gavage) pour calmer n’a jamais été LA solution.
Pour le dire plus crûment, je ne pense pas que mes fils aient besoin d’avoir mon téton dans leur bouche pour être réconfortés #vivelalolette
Ce que j’ai aimé dans l’allaitement c’est le côté pratique de la chose. Le lait maternel reste l’aliment le plus adapté pour bébé ( tu te rappelles, on est des mammifères…). Et, oh c’est magique, cet aliment est là, à disposition, à bonne température, en self-service. La classe! Pas besoin de stériliser ni de laver des biberons. Pas besoin de doser, de mélanger, de réchauffer. Bébé a faim, tu dégaines ton sein, et Ô Miracle! le repas est servi!
J’ai trouvé que c’était un gain de temps! Je ne sais pas si on peut parler d’économie d’argent en revanche. Car ce qu’on ne dépense pas en lait artificiel, on le dépense largement en accessoires pour l’allaitement. Je pense notamment aux soutiens-gorges et vêtements adaptés à l’allaitement. Car, en effet, avoir des vêtements adaptés facilite grandement l’allaitement à l’extérieur de la maison.
A ce propos, je pense qu’allaiter en public est ce que j’ai trouvé le plus difficile avec mon premier fils. Je n’ai jamais été dérangée par le regard des gens, car honnêtement je m’en tape royalement! Et franchement, personne ne m’a jamais fixée du regard parce que j’allaitais. Je n’ai jamais non plus ressenti d’animosité ou de malveillance dans ces moments-là.
En revanche, je suis de nature assez pudique, et je trouvais difficile de me « déshabiller » en public. Je sais bien qu’on ne fait que sortir un bout de poitrine, hein; mais c’était quelque chose de difficile pour moi.
Même si ce n’est toujours pas la partie que je préfère, je dois dire que c’est devenu beaucoup plus facile avec mon deuxième enfant. Je ne prends toujours aucun plaisir à dégainer mon sein en société, mais disons que j’arrive à le faire rapidement et discrètement, et que cela me gène beaucoup moins. Et avoir des vêtements adéquats dans ces moments-là ça aide grandement…
J’ai quand même trouvé qu’il y avait quelques inconvénients à allaiter. Je te les donne en vrac:
- Je t’ai déjà parlé des premiers jours qui peuvent être passablement douloureux.
- Si comme moi tu es une bonne vache laitière, tu peux vite « déborder » de lait. Partout. Tout le temps. Il faut donc toujours porter des coussinets d’allaitement pour éponger le « trop-plein ». Et parfois tu te retrouves quand même avec le t-shirt mouillé au milieu du supermarché…
- Pendant l’allaitement, il n’est pas facile de s’absenter loin de son bébé très longtemps, ou alors cela demande une certaine logistique. Avant de partir, il faut tirer ton lait en quantité suffisante pour couvrir les besoins de bébé en ton absence. Il faudra peut-être également tirer ton lait pendant que tu es loin, afin de soulager tes seins tendus et éviter une éventuelle mastite.
- A moins de tirer ton lait à l’avance, tu es celle qui devra se lever la nuit pour nourrir bébé. Car le garde-manger c’est TOI.
- Dans les moments intimes, ton mec risque de se prendre une giclée de lait… C’est naturel, mais cela peut être dérangeant.
- L’allaitement demande une bonne hygiène de vie. Ce que tu consommes se retrouve dans le lait maternel. Adios les mojitos pendant un certain temps… Et la fatigue, le stress, peuvent également très vite influer sur ta production de lait…
Ce sont les principaux inconvénients que je vois. Et puis ils faut savoir une chose: l’allaitement c’est du sport! Notre corps a besoin d’énergie pour produire le lait. C’est fatiguant, surtout les premières semaines. Perso, j’avais l’impression d’avoir fait un marathon chaque jour pendant le premier mois de vie. Après chaque tétée, il fallait que je mange pour récupérer. Je mangeais des bananes à 3h du mat’… Bon, l’avantage c’est qu’on se dépense tellement qu’on perd plus facilement le poids de la grossesse!
Et puis il y a la reprise d’une activité professionnelle. Il est recommandé d’allaiter son enfant pendant 6 mois, mais évidemment le congé maternité, lui, ne dure pas 6 mois…ce ne serait pas drôle sinon. Il faut donc essayer de concilier l’allaitement et le boulot. Je tiens à rappeler qu’il y a des lois qui permettent aux femmes allaitantes de nourrir ou tirer leur lait pendant leurs heures de travail.
Personnellement, j’ai préféré arrêter d’allaiter avant de reprendre le travail. Je n’avais pas envie de me compliquer la vie et de devoir tirer mon lait au boulot. La reprise du travail après plusieurs mois à la maison est déjà suffisamment difficile et stressante, j’ai préféré me simplifier les choses. Cela a été un choix personnel, que j’ai fait sans aucun regret. L’allaitement maternel a bien fonctionné chez moi, mais après 5 mois je l’ai arrêté sans regard en arrière.
J’étais également heureuse de me réapproprier mon corps….et de remettre mes seins dans leur soutif! Après avoir été un objet nourricier pendant plusieurs mois, j’ai retrouvé mon intimité, mon corps de femme, et non plus un corps de « maman » (oui bon, mes vergetures, ma bedaine post-partum et ma cicatrice en bas du ventre sont toujours là pour me rappeler que je suis maman hein).
Est-ce que si je n’avais pas travaillé j’aurais allaité plus longtemps? Peut-être. Mais je ne pense pas que j’aurais allaité sur une très longue période. Meilleur aliment pour bébé à la naissance, je ne pense pas que le lait maternel soit indispensable au bon développement de l’enfant lorsqu’il a une alimentation diversifié.
Je suis actuellement en train d’allaiter Numéro 2. On verra comment ça se passe, mais je pense que j’arrêterai également d’allaiter au moment de reprendre le travail.
Voilà pour mon expérience et ma vision des choses.
Je relis ce que j’ai écrit, et je me rends compte que je n’ai fait que de parler de mes seins! Mes nénés auront donc été la star de l’un de mes articles! Allez, ne sois pas timide, et viens nous parler des tiens. Laisse-moi un ptit commentaire pour me partager TA vision de l’allaitement. Je trouve que c’est un débat intéressant.
Mais surtout, pas de haine hein. Rappelle-toi que chacun fait ce qu’il veut (de sa vie et de ses seins!).
Des bisous
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