Quelles options de contraception pour les mères qui allaitent ?

La grossesse puis la période d’allaitement maternel s’accompagnent d’un grand nombre de changements, notamment hormonaux. Les conséquences sont multiples d’un point de vue physiologique comme psychologique. Il s’agit également d’un moment marqué par les changements d’habitude, notamment concernant le choix de sa méthode contraceptive. Voici tout ce qu’il faut savoir sur les spécificités de la contraception pour les femmes allaitantes. 

Les changements importants qui surviennent durant la phase d’allaitement

À la suite de la grossesse, de nouveaux changements hormonaux se produisent au sein de l’organisme. L’expulsion du placenta a pour effet de réduire drastiquement les productions d’œstrogène et de progestérone. Ce changement se traduit notamment par des changements d’humeur importants (parfois d’épisodes dépressifs). 

L’autre conséquence est la production de prolactine. Cette hormone peptidique est produite par l’hypophyse dès la grossesse et joue un rôle majeur dans la lactation, mais aussi dans le blocage de l’ovulation et des règles. Ce dernier point a pour conséquence le fait que la production de prolactine puisse indirectement servir de méthode contraceptive naturelle pendant l’allaitement. C’est un paramètre sur lequel nous allons revenir plus en détail dans la suite de cet article.

Les méthodes alternatives pendant l’allaitement

Tous les paramètres mentionnés dans le paragraphe précédent impliquent une approche différente de la contraception pendant l’allaitement. Cette période permet notamment une solution existante uniquement dans ce type de configuration. Cette méthode appelée MAMA pour méthode de l’allaitement maternel et de l’aménorrhée permet d’éviter naturellement et efficacement les grossesses non désirées. Toutefois, plusieurs conditions doivent être remplies pour une efficacité optimale. Parmi celles-ci, il faudra notamment que le nourrisson soit âgé de moins de six mois et allaité uniquement au sein (au moins 6 tétées par jour et 2 par nuit). Il faudra en outre s’assurer de ne pas avoir eu de règles depuis l’accouchement.

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Enfin, il convient de préciser que pour que cette méthode fonctionne, il faudra que le nombre de tétées reste constant. Si ce n’est pas le cas, il faudra opter pour une méthode contraceptive additionnelle. Une des options conseillées est celle d’un contraceptif progestatif (contenant seulement de la progestérone). Il peut s’agir de la pilule ou bien encore de l’implant, mais aussi du stérilet au cuivre ou hormonal (sauf contre-indication). Ces options sont utilisables en cas d’interruption de la méthode MAMA ou bien après l’accouchement. Néanmoins, dans ce dernier cas de figure, un délai post-accouchement doit être observé. 

  • 21 jours pour les contraceptifs progestatifs (pilules progestatives comme Optimizette, Cérazette ou Microval. Il peut aussi s’agir d’un implant)
  • 4 semaines pour le stérilet au cuivre ou hormonal

Enfin, rappelons que le préservatif (masculin ou féminin) demeure la seule option contraceptive protégeant à la fois contre les grossesses non désirées et contre les IST (infections sexuellement transmissibles). Ce dernier est utilisable à n’importe quel moment suivant l’accouchement, en phase d’allaitement ou non.

Les méthodes contraceptives déconseillées durant l’allaitement

Comme nous venons de le voir au cours des lignes précédentes, il existe un nombre conséquent d’options contraceptives après l’accouchement et en période d’allaitement. En revanche, certaines sont à éviter. Pour être précis, il s’agit en réalité d’une méthode en particulier, en l’occurrence celle relative aux contraceptifs œstroprogestatifs (comme notamment les pilules Optilova, Optidril ou Minidril). Ces derniers sont à éviter pendant au moins 6 mois suivants l’accouchement et ceci pour plusieurs raisons. 

La première est que les contraceptifs œstroprogestatifs utilisés en période de post-partum augmentent le risque d’accident thrombo-embolique. La seconde raison concerne les risques éventuels pour le nouveau-né pendant la phase d’allaitement. En effet, les œstrogènes contenus dans les contraceptifs combinés a tendance à altérer la production de lait maternel. Ceci a pour conséquence de réduire la quantité quotidienne de lait produite, mais aussi la durée totale de la période d’allaitement. Enfin, il est établi que de petites quantités d’œstrogènes peuvent passer dans le lait maternel et donc être ingérées par le nouveau-né. Si les risques associés à ce dernier cas de figure restent peu documentés ou établis, le principe de précaution commande d’éviter autant que possible que cela se produise.

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Pour conclure cet article, rappelons qu’un médecin reste en toute circonstance la personne la plus éclairée pour vous conseiller une méthode contraceptive. En effet, au-delà des considérations générales abordées dans cet article, il existe une multitude de cas particuliers, notamment liés aux antécédents personnels de santé ou autres. 

Sources

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